Soirée poésie allemande
Liste des œuvres poétiques et musicales
- J.W. von Goethe, Willkommen und Abschied [Bienvenue et adieu], traduction française de Jean-Pierre Lefebvre ;
- L. van Beethoven, Andante de la 5e sonate pour violoncelle ;
- Friedrich Hölderlin, Das fröhliche Leben [La Vie joyeuse] ;
- R. Schuman, Adagio ;
- Friedrich Hölderlin, Die Bücher der Zeiten [Les livres des temps] ;
- Friedrich Hölderlin, der Frühling [Le printemps] ;
- J.S. Bach, Badinerie [flûte piccolo] ;
- Friedrich Hölderlin, der Sommer [l'été] ;
- A. Vivaldi, Concerto pour piccolo ;
- Rainer Maria Rilke, Liebeslied [chant d'amour] ;
- Chant populaire, Alle Vögel sind schon da ;
- Rainer Maria Rilke, Ils disent que la vie est un rêve... ;
- Franz Schubert, Op. 100 ;
- Rainer Maria Rilke, Sonnet XXV ;
- Franz Schubert, der Wegweiser, texte de Wilhelm Müller ;
- Paul Celan, extraits de die Niemandsrose [La rose de personne] : Zürich, Tübingen ;
- Max Bruch, Kol Nidrei ;
- Paul Celan, Cello-Einsatz [Attaque de violoncelle] ;
- Brahms, Fugue de la première sonate ;
- Paul Celan , Eine Gauner und Ganovenweise gesungen zu Paris emprès Pontoise von Paul Celan aus Czernowitz bei Sadagora [Un air de filous et de brigands chanté à Paris emprès Pontoise par Paul
Celan de Czernowitz près de Sadagora] ;
- Alma Mahler, Iche wandle unter Blumen, texte de H. Heine.
Bibliographie :
- Johann Wolfgand von Goethe, Ballades et autres poèmes, Flammarion, 1996 ;
- Friedrich Hölderlin, Oeuvre poétique complète, La Différence, 2005 ;
- Rainer Maria Rilke, Poèmes à la nuit, Verdier, 1994 ;
- Rainer Maria Rilke, élégies de Duino, Sonnets à Orphée, Gallimard, 1994 ;
- Paul Celan, La rose de personne, traduction de Martine Broda, José Corti, 2002 ;
- Paul Celan, La renverse du souffle, traduction de J-P Levebvre, Seuil, 2003
Der Wegweiser / Le poteau indicateur
Was vermeid' ich denn die Wege, / Pourquoi m'éloigner des routes Wo die ander'n Wand'rer gehn, / Où se pressent les voyageurs ?
Suche mir versteckte Stege / Rechercher quoi qu'il en coûte, Durch verschneite Felsenhöh'n ? / Les monts noyés de blancheur ?
Habe ja doch nichts begangen, / Je n'ai pourtant pas de faute,
Daß ich Menschen sollte scheu'n, - / Qui me fasse fuir les humains ; Welch ein törichtes Verlangen / Pour quelle insensée marotte,
Treibt mich in die Wüstenei'n ? / Marché-je aux sentiers en vain ?
Weiser stehen auf den Wegen , / Panneaux annonçant les villes, Weisen auf die Städte zu, / Panneaux scellant mon chemin, Und ich wand're sonder Maßen / Mais je marche sans asile, Ohne Ruh' und suche Ruh'. / Et jamais mon repos n'advient,
Einen Weiser seh' ich stehen / Je vois un panneau qui reste Unverrückt vor meinem Blick ; / Immobile à mon regard, Eine Straße muß ich gehen, / Une route je m'apprête
Die noch keiner ging zurück. / Qui jamais ne prend de retard. http://operacritiques.free.fr, Carnets sur sol.
Der Erlkönig Le Roi des Aulnes
Wer reitet so spät durch Nacht und Wind ? Es ist der Vater mit seinem Kind ;
Er hat den Knaben wohl in dem Arm, Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.
Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht ?-
Siehst Vater, du den Erlkönig nicht ?
Den Erlenkönig mit Kron und Schweif ?- Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif. -
"Du liebes Kind, komm, geh mit mir ! Gar schöne Spiele spiel ich mit dir ;
Manch bunte Blumen sind an dem Strand, Meine Mutter hat manch gülden Gewand."
Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht ?- Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind !
In dürren Blättern säuselt der Wind.-
Qui chevauche si tard par la nuit et le vent ? C'est le père avec son enfant ;
Il tient le petit tout entier de son bras, Il le serre bien, il lui tient chaud.
Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d'effroi ton visage ?
Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes portant traîne et couronne ? Mon fils, c'est un banc de brouillard.
« Mon cher petit, viens avec moi ! Quels jeux charmants je t’apprendrai,
Mes rivages fleurissent de mille couleurs
Et ma mère possède de nombreux habits d'or. »
Mon père, mon père, et n'entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet tout bas ? Reste calme, mon enfant, calme-toi !
C'est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.
"Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn ? Meine Töchter sollen dich warten schön ; Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn
Und wiegen und tanzen und singen dich ein."
« Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ? Mes filles doivent t’attendre déjà,
Mes filles guideront la ronde nocturne
Elles te berceront de leurs chants et danses. »
Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düstern Ort ?-
Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau : Es scheinen die alten Weiden so grau.-
Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ? Mon fils, mon fils, je vois très bien :
Ce sont les lueurs grises des vieux saules.
"Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt ;
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt."
Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an !
Erlkönig hat mir ein Leids getan !
« Je t'aime, je suis envoûté par ton beau visage, Et si tu te refuses, j’emploierai la force. »
Père, père ! Maintenant il m'empoigne ! Le Roi des Aulnes m'a fait mal !
Dem Vater grauset's, er reitet geschwind, Er hält in den Armen das ächzende Kind, Erreicht den Hof mit Mühe und Not ;
In seinen Armen das Kind war tot.
Le père frissonne, il va au grand galop, Il tient dans ses bras l’enfant gémissant, à grand peine il atteint son porche, Dans ses bras l'enfant était mort.